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Risques liés aux engins de chantier : bonnes pratiques et formations recommandées

L’usage d’engins de chantier est indispensable dans le secteur du BTP, que ce soit pour terrasser, lever des charges, déplacer des matériaux ou accéder à des zones en hauteur. Leur polyvalence facilite la progression des travaux, mais leur manipulation expose également les équipes à des risques importants.
Maîtriser ces engins nécessite une formation adaptée, une vigilance constante et une organisation rigoureuse sur le chantier.

Cet article fait le point sur les dangers les plus fréquents, les bonnes pratiques à adopter et les formations essentielles pour travailler en sécurité.

Les principaux risques liés aux engins de chantier

1. Renversement ou basculement de l’engin

C’est l’un des accidents les plus courants. Il survient notamment en cas de :

  • sol instable ou pentu ;

  • surcharge de la benne ou du godet ;

  • virage trop rapide ;

  • mauvaise répartition du poids ;

  • mauvaise appréciation des distances.

Ces situations peuvent entraîner le basculement de l’engin ou la chute de l’opérateur lorsqu’il travaille en hauteur.

2. Heurts et collisions avec les travailleurs au sol

La coactivité est une caractéristique permanente des chantiers. Les risques augmentent lorsque :

  • le conducteur a une visibilité limitée ;

  • les cheminements ne sont pas clairement définis ;

  • les signaux sonores ne sont pas respectés ;

  • les piétons circulent en zone de manœuvre.

Les collisions figurent parmi les accidents les plus graves, souvent liés à un manque de communication entre équipes.

3. Risques d’écrasement

Ils concernent autant les conducteurs que les travailleurs proches de l’engin :

  • manipulation de godets, fourches ou bras articulés ;

  • zones d’articulation ou d’écrasement ;

  • manœuvres dans des espaces restreints.

Une mauvaise coordination ou une erreur d’appréciation peut entraîner un accident en quelques secondes.

4. Risques mécaniques liés au matériel

Un engin mal entretenu ou mal vérifié peut provoquer :

  • ruptures hydrauliques ;

  • freinage insuffisant ;

  • défaillance de la direction ;

  • fuite de carburant ;

  • déchaussement d’un accessoire.

Ces situations renforcent les risques pour l’opérateur et les personnes à proximité.

5. Risques liés à l’environnement du chantier

Un engin peut devenir dangereux en fonction :

  • de la météo ;

  • du relief (tranchées, remblais, bordures) ;

  • des obstacles (câbles, réseaux enterrés, circulations internes) ;

  • de la présence de zones piétonnes.

Une mauvaise lecture du terrain est à l’origine de nombreux incidents.

Bonnes pratiques pour réduire les risques

1. Réaliser des vérifications systématiques avant la prise de poste

Les contrôles portent sur :

  • pneus, chenilles, freins, feux ;

  • niveaux hydrauliques ;

  • dispositifs de sécurité : avertisseur sonore, rétroviseurs, caméra ;

  • stabilité des accessoires ;

  • fonctionnement des commandes.

Ces vérifications détectent les anomalies avant qu’elles ne deviennent critiques.

2. Délimiter clairement les zones de circulation et de manœuvre

Une signalisation adaptée réduit les risques de collision :

  • marquage au sol ;

  • balisage temporaire ;

  • sens de circulation unique ;

  • zones interdites aux piétons ;

  • plan de circulation affiché.

Cela permet à chaque intervenant de comprendre où il peut circuler en sécurité.

3. Maintenir un contact visuel ou un moyen de communication permanent

Les bonnes pratiques incluent :

  • communication par gestes normalisés ;

  • talkie-walkies ou signaux sonores ;

  • validation du chef de manœuvre ;

  • arrêt immédiat en cas de doute.

Une communication claire réduit les erreurs humaines.

4. Respecter la capacité, les limites et le mode d’emploi de l’engin

Chaque engin possède :

  • une charge maximale ;

  • un angle de travail autorisé ;

  • une vitesse conseillée ;

  • un type d’usage précis.

Les dépasser augmente fortement les risques de basculement ou de choc.

5. Garder une vitesse adaptée et anticiper les obstacles

L’opérateur doit :

  • s’adapter au relief ;

  • ralentir en zone piétonne ;

  • éviter les mouvements brusques ;

  • rester attentif aux angles morts.

La maîtrise de la vitesse reste un facteur majeur de prévention.

6. Mettre en place un entretien régulier

Les entreprises doivent suivre :

  • des contrôles périodiques ;

  • des opérations de maintenance ;

  • un registre de suivi ;

  • des inspections régulières des accessoires.

Un engin fiable réduit mécaniquement les risques.

Les formations recommandées pour travailler en sécurité avec des engins de chantier

1. Le CACES R482 : engins de chantier

Il couvre les catégories suivantes :

  • pelles hydrauliques ;

  • chargeuses ;

  • bulldozers ;

  • compacteurs ;

  • tombereaux ;

  • tracteurs et petits engins de chantier.

Cette formation valide la capacité de l’opérateur à conduire l’engin en sécurité.

2. Le CACES R486 : plateformes élévatrices mobiles (nacelles)

Indispensable pour les interventions en hauteur :

  • élévation verticale ou multidirectionnelle ;

  • déplacements avec ou sans charge ;

  • sécurité en bordure.

Cette formation limite les risques de basculement et de chute.

3. Le CACES R489 : chariots à conducteur porté

Utilisé dans de nombreux chantiers et dépôts :

  • chariots frontaux ;

  • gerbeurs ;

  • chariots tout-terrain ;

  • chariots élévateurs grande capacité.

Elle renforce la maîtrise des charges et des déplacements.

4. Formations complémentaires importantes

AIPR

Pour prévenir les dommages aux réseaux enterrés ou aériens lors des travaux.

Travail en hauteur / Harnais

Pour sécuriser les interventions en nacelle ou sur structure.

Élingage et manutention de charges

Pour manipuler les charges avec précision et réduire les risques de chute d’objet.

Gestes et postures

Pour éviter les TMS lors des manutentions manuelles.

Habilitation électrique

Pour prévenir les risques en zone de proximité électrique ou lors de travaux associés.

Une approche globale pour sécuriser les chantiers

Les engins de chantier apportent une réelle efficacité, mais leur utilisation requiert des compétences techniques et une vigilance permanente.
En combinant :

  • des formations adaptées ;

  • des contrôles réguliers ;

  • une communication claire ;

  • un aménagement rigoureux des zones de travail ;

les entreprises réduisent les accidents et améliorent durablement la sécurité sur leurs chantiers.

La montée en compétence des opérateurs n’est pas seulement une exigence réglementaire : c’est un levier essentiel pour prévenir les risques et assurer la continuité des travaux.