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Qu'est-ce que le travail en hauteur ? Définition, métiers concernés et prévention

L'expression "travail en hauteur" évoque immédiatement l'image d'un couvreur sur un toit ou d'un technicien au sommet d'un pylône. Si ces exemples sont justes, ils ne représentent qu'une infime partie de la réalité. Dans le monde de la prévention des risques professionnels, cette notion est bien plus large et concerne un nombre surprenant de situations et de métiers, parfois même les plus insoupçonnés.

Contrairement à une idée reçue tenace, il n'existe pas de hauteur minimale légale pour définir un travail en hauteur. Une simple marche, un trottoir ou un plan de travail surélevé peuvent suffire à constituer une situation à risque. La chute de hauteur reste l'une des principales causes d'accidents du travail graves et mortels en France. Comprendre précisément ce qu'implique cette notion est donc la première étape indispensable pour toute entreprise soucieuse de la sécurité de ses équipes.

Cet article a pour but de clarifier la définition réglementaire du travail en hauteur, d'identifier les principaux secteurs concernés et de poser les bases d'une politique de prévention efficace.

Définition officielle : bien plus qu'une question de mètres

Le Code du travail ne fixe pas de hauteur précise à partir de laquelle une activité est considérée comme du travail en hauteur. La définition est basée sur l'évaluation du risque de chute. Ainsi, on considère comme travail en hauteur toute situation de travail où un opérateur est exposé à un risque de chute en raison de sa position, que ce soit depuis une surface élevée ou au-dessus d'une dénivellation.

Cela inclut donc :

  • Le travail sur des échelles, escabeaux et plateformes individuelles roulantes (PIRL).
  • L'utilisation d'échafaudages, fixes ou roulants.
  • Le travail sur des toitures, terrasses, charpentes ou passerelles.
  • L'intervention sur des pylônes, poteaux ou mâts.
  • Le travail à proximité d'une ouverture dans le sol, d'une fosse, d'une tranchée ou d'une trémie.
  • Le chargement et déchargement d'un camion ou d'un wagon.

En résumé, dès qu'un salarié quitte le sol "naturel" et qu'une chute est possible, l'employeur a l'obligation d'évaluer le risque et de mettre en place les mesures de prévention adéquates.

Quels sont les métiers et secteurs les plus concernés ?

Si le secteur du BTP est le plus visiblement exposé, la liste des professions confrontées au risque de chute de hauteur est extrêmement longue et diversifiée. Voici quelques exemples concrets :

  • Bâtiment et Travaux Publics (BTP) : couvreurs, charpentiers, maçons, façadiers, peintres, électriciens, plombiers travaillant en façade ou sur des installations en hauteur, monteurs d'échafaudages.
  • Maintenance et Industrie : techniciens de maintenance intervenant sur des machines, des ponts roulants ou des installations industrielles, agents de nettoyage de vitres ou de façades.
  • Télécommunications et Réseaux : techniciens installant la fibre optique, monteurs de lignes sur poteaux, antennistes.
  • Transport et Logistique : agents chargeant ou débâchant des camions, préparateurs de commandes sur des plateformes en hauteur (picking).
  • Secteur de l'Événementiel : techniciens lumière, sonorisateurs, "riggers" (accrocheurs) montant des scènes et des structures.
  • Entretien et Espaces Verts : élagueurs, agents intervenant sur l'éclairage public.
  • Commerce : employés de grande surface utilisant des escabeaux pour la mise en rayon (rayonnage).

Cette liste n'est pas exhaustive et démontre que le risque est présent dans presque tous les secteurs d'activité.

Les grands principes de la prévention : agir avant la chute

La réglementation française impose une hiérarchie claire dans les mesures à prendre pour prévenir les chutes de hauteur. L'objectif est toujours de supprimer ou de réduire le risque à la source.

1. La priorité absolue : la protection collective

Chaque fois que cela est techniquement possible, l'employeur doit privilégier les équipements de protection collective (EPC). Ce sont des installations permanentes ou temporaires qui protègent l'ensemble des opérateurs sans nécessiter d'action de leur part.

  • Exemples : garde-corps périphériques sur une toiture-terrasse, plateformes de travail sécurisées, échafaudages conformes avec des protections intégrées, filets de sécurité.

Le recours à un équipement de protection individuelle ne doit être envisagé que lorsque la mise en place d'une protection collective est impossible.

2. En dernier recours : la protection individuelle (EPI)

Lorsque la protection collective ne peut être mise en œuvre, les équipements de protection individuelle (EPI) deviennent indispensables. Il s'agit de dispositifs portés par l'opérateur pour le protéger contre une chute.

  • Exemples : harnais de sécurité, longes, enrouleurs à rappel automatique, points d'ancrage fiables.

L'utilisation de ces équipements est complexe. Elle requiert non seulement un matériel normé et régulièrement vérifié, mais aussi et surtout, une formation spécifique. Le salarié doit être capable de choisir le bon EPI, de le régler, de l'utiliser correctement et de l'entretenir.

La formation : la clé de voûte de la prévention

Vous l'aurez compris, le travail en hauteur ne s'improvise pas. Quelle que soit la protection choisie, le facteur humain reste central. Connaître la réglementation, savoir évaluer un risque, choisir et utiliser le bon équipement, maîtriser les gestes de sécurité : ces compétences sont vitales et ne peuvent s'acquérir que par une formation adéquate.

Pour tous les métiers et toutes les situations de travail que nous venons de décrire, la formation est la première et la plus fondamentale des mesures de prévention. Elle permet de s'assurer que chaque collaborateur exposé au risque de chute possède les connaissances théoriques et pratiques pour garantir sa propre sécurité et celle des autres.

Si vous ou vos équipes êtes concernés par l'une de ces situations, il est primordial de maîtriser ces risques. La première étape pour y parvenir est de suivre une formation au travail en hauteur qui vous donnera les outils et les réflexes indispensables pour travailler sereinement et en toute sécurité.